Du réel à l’imaginaire : tout part de là et il y revient toujours.
De sa première passion pour la photo noir et blanc aux études à l’Ecole de l’image des Gobelins, jusqu’à sa profession de directeur artistique en agence de communication.
Vincent Gouraud poursuit une recherche sur l’image qui emplit sa vie. Formé à la photographie publicitaire dans les années 1980, il travaille aussi le reportage avec Guy Lequerrec, de l’agence Magnum. Il devient graphiste après une formation à l’école Estienne. Au début des années 2000, la photographie numérique renouvelle son approche et lui permet d’approfondir un travail sur le mouvement, l’image captée d’une réalité qui prend une nouvelle forme.
Ce qu’il cherche en déambulant avec son appareil photo, c’est d’explorer ce qui peut se voir et s’imaginer dans les différentes matières et formes de la nature.
Au fil de l’eau
En 2005, il arpente au cours des différentes saisons, les terres volcaniques du Massif central et entame une recherche sur les eaux des sources et des torrents, accompagnant, transcendant les mouvances infinies, les foisonnements et les matières réelles ou imaginaires ainsi suscitées.
Le mouvement de l’eau, saisi à vitesse lente à la prise de vue et travaillé en post traitement apporte une nouvelle facture picturale aux images. Des images pour dire la profondeur, la beauté et le mystère.
Voir et mouvoir
La photographie est par essence l’art du figuratif et de l’instantané. Or, avec le mouvement, tout se transforme : les formes, les lumières, la réalité, la ville. L’espace se compose visuellement du mouvement. Dans cette recherche photographique, il redessine avec l’objectif, un univers urbain aux lignes surprenantes, dévoilées et aux rythmes inédits, où l’abstraction et l’imaginaire prennent le pas sur la figuration.
Lumières urbaines
Le matin, au printemps la lumière rasante redessine l’espace urbain, le mouvement des aller-retour près des gares. Les ombres et les reflets jouent sur la dalle béton… C’est la ville et sa vie graphique.
Matière à voir
La paréidolie. C’est ce qui nous permet d’associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable. Ce peut être une forme humaine, animale, végétale…
Sa recherche photographique s’apparente à ce phénomène. Scruter la pierre, mais aussi le sable, le bois, les végétaux, l’eau et ses reflets… pour y retrouver des formes étranges, abstraites ou familières.
Les courants marins, le vent, la lumière, le temps façonnent de manière éphémère ou durable ces formes et font appel à notre imaginaire.
Donner à voir, regarder différemment, se rapprocher des éléments pour y découvrir tout un univers, l’univers.
Que ces photos fassent sourire, voyager ou penser, peuvent-elles changer la perception de notre environnement ?